Grève au CO malgré les tentatives de briser la mobilisation syndicale

Plus de 1000 enseignant·es du Cycle d’orientation se sont rassemblé·es jeudi soir pour manifester leur refus du projet d’économies du Conseil d’Etat et du Grand Conseil. Au lieu de comprendre les objections et les inquiétudes soulevées par ce projet, Anne Hiltpold refuse tout dialogue et cherche la confrontation.

photo Eric Roset

La logique politique est évidente.

Depuis le début de la législature il y a moins d'une année, la majorité politique revancharde au Grand Conseil et au Conseil d’Etat veut rejouer l’histoire et reprend avec systématique toutes les décisions et les accords qui n’étaient pas exactement dans sa ligne :

  • démantèlement de l’accord sur le PAV validé en votation populaire en 2018 (lois 12'290 et 12'291)
  • suppression des mécanismes de progression salariale pour les salarié.es du secteur public
  • suppression de la protection des salarié.es du secteur public contre les licenciements injustifiés. Ce système permettait aux salarié.es de s'opposer à des décisions illégales sans risquer de représailles et ainsi de préserver l’intérêt de la collectivité (lanceur d'alerte)
  • lois « corsets » (12’574, 12'575) visant à déconnecter des besoins de la population le développement des prestations du Canton (santé, éducation, sécurité, etc).

Vendredi dernier, cette majorité parlementaire a de justesse été empêchée de venir sauver sa magistrate Anne Hiltpold, incapable de manier les instruments du dialogue social. C’est in extremis qu’un projet de loi (12'661) visant à imposer « par en haut » la mesure contestée par les enseignant.es n’a pas été votée par le Grand Conseil, la session s’étant terminée avant.

La majorité a en revanche réussi à réduire le niveau de qualification requis pour l’enseignement à l’école primaire (11'926), le but étant ensuite de réduire les salaires.

Cette politique est menée sur fond de violence institutionnelle et de violations des principes fondamentaux de la Constitution qui garantit la liberté syndicale : réquisitions générales imposées sous la menace de licenciements en contradiction flagrante avec la jurisprudence du Tribunal fédéral (ATF 144 I 306), restrictions des piquets de grèves, menaces de plaintes pénales.

Anne Hiltpold montre ainsi son peu d’attachement aux principes de l’Etat de droit . Le droit pénal et les réquisitions ne sont pas destinés à briser les mobilisations syndicales.

Après Chavanne, c’est Fazy qui doit se retourner dans sa tombe, vu les pratiques d’une magistrate qui se revendique de sa filiation.

La FAMCO, le Syndicat des services publics (SSP-VPOD), le Syndicat interprofessionnel de travailleuses et travailleurs (SIT), le Cartel intersyndical du personnel de l'Etat et du secteur subventionné, la Communauté genevoise d’action syndicale (CGAS), le Parti socialiste, les Verts, SolidaritéS, le Parti du travail et Union populaire tiendront à une conférence de presse en présence de grévistes

Aujourd’hui lundi 5 février

Rendez-vous dès 12h au Parc des Cropettes
- à 13h : conférence de presse
- à 14h : manifestation