Retraite : pour aider à s’orienter dans la jungle actuelle…

En ce moment, trois options sont ouvertes pour les affilié.e.s de la CPEG avec des implications importantes pour les futur.e.s retraité.e.s.

ATTENTION : ces mesures ne concernent pas les bénéficiaires actuels d’une rente ni celles et ceux qui en auront une dès 2019. En effet, la Loi fédérale garantit les rentes de pension aux rentières et rentiers au minimum à leur hauteur actuelle et ce jusqu’à la fin de leur vie. En gros, si vous êtes à la retraite ou si vous partez en 2019, le montant de votre rente ne pourra pas être abaissé.

IMPORTANT : il est utile de savoir que celles et ceux qui auront pris une retraite anticipée ne pourront en aucun cas bénéficier dans le futur des prestations complémentaires de l’OCPA, le choix de partir plus tôt impliquant qu’on prend le risque d’une rente de pension moindre.

  • Comité de la CPEG: des rentes amputées de 10% à partir du 1.1.2020
    Un train de mesures a été décidé par le comité de la CPEG. Malgré le fait qu’il ait été refusé à l’unanimité par l’assemblée des délégué.e.s de la même CPEG, il devrait entrer en vigueur au premier janvier 2020 si aucune décision de recapitalisation n’est prise par le Parlement avant le mois de juin prochain.
    Avec ce train de mesures, les nouvelles rentes seront amputées de 10%, passant, pour la rente pleine et 40 ans de cotisation à 54% du salaire assuré (à ne pas confondre avec le dernier salaire) au lieu de 60% actuellement.
    D’autre part, l’âge permettant le versement d’une rente pour enfants à charge passerait de 60 à 65 ans.
    Si vous êtes à moins de deux ans de la retraite, le départ anticipé avant 2020 pourrait s’avérer judicieux car, avec un an d’anticipation, vous perdriez moins, soit 6%, qu’avec les 10% de baisses décidées par le comité de la caisse. A deux ans de la retraite, la perte serait plus importante mais il est également judicieux de prendre en considération les autres avantages représentés par le fait de ne pas devoir travailler pour vivre, pour autant que la rente, avec pont AVS garanti par l’Etat, le consente.
  • PL 12404 ou projet de loi Fontanet: primcot, rentes amputées et compensations
    Ce projet, soumis au Parlement sous appellation 12404, prévoit le passage de la CPEG en primauté des cotisations, ce qui signifie que les rentes à venir ne seraient connues qu’au moment du départ à la retraite en fonction des résultats boursiers.
    La participation financière des affilié.e.s augmenterait tandis que celle de l’Etat-employeur baisserait.
    En tout état de cause, les services de Mme Fontanet prévoient une baisse des rentes importante qui serait compensée pour les actifs les plus âgés, par un fond de compensation réduisant les baisses de rente à environ 5%.
  • PL12228: recapitalisation et maintien de la situation actuelle
    Approuvé par la majorité de la commission des finances du Grand Conseil, ce projet prévoit:
    - la recapitalisation de la CPEG par l’Etat par la cession de terrains constructibles du PAV
    - le maintien de la primauté de prestations, la primprest, ce qui signifie que la fixation de l’objectif de rente est maintenue;
    - le maintien des prestations au niveau du 1er janvier 2018, soit la situation actuelle sans baisses de rente.
    Le Cartel et les organisations syndicales demandent que la majorité du Grand Conseil adopte dans les plus brefs délais ce projet de loi de manière à ne pas exposer des dizaines de milliers de personnes, les futur.e.s pensionné.e.s à la détérioration de leurs conditions de retraite.
  • L’initiative Cartel-Asloca: le PL12228 mais au niveau 2017
    Cette initiative, lancée par l’ASLOCA et le Cartel Intersyndical de la Fonction publique vise les mêmes objectifs que le PL12228 mais avec le maintien des prestations au niveau du 1er janvier 2017, soit avant la hausse de l’âge pivot à 65 ans.
    Ses chances d’être soumise au vote avant juin 2019 sont minces, ce qui réduit d’autant la possibilité d’envisager le départ à la retraite en fonction des niveaux du 1er janvier 2017.

Quelques conclusions provisoires…

Donc, en fin de compte, si le Parlement n’adopte pas rapidement une loi, il peut être plus que judicieux de partir en retraite anticipée avant fin 2019 pour échapper aux coupes décidées par le Comité de la CPEG contre l’avis de l’Assemblée des délégué.e.s unanime.

Par contre, si une loi est adoptée par le Parlement et, après éventuel référendum, par le peuple, il ne vaut peut-être pas la peine de se presser car continuer à travailler, c’est aussi continuer à cotiser et donc à constituer un pécule de 2ème pilier plus important. Pour autant qu’il ne soit pas amputé…

  • Précision concernant le pont AVS :l’Etat de Genève verse pendant 36 mois (48 mois pour les professions à pénibilité physique) un pont AVS – qui complète la rente de la CPEG – et dont le montant correspond à votre future rente AVS.
    Ainsi, en partant à 62 ans, par exemple, l’Etat vous verserait l’équivalent de l’AVS jusqu’au moment où légalement vous pourrez bénéficier d’une rente AVS. Ce montant global peut aussi être versé, sur demande, durant 48 mois (voire plus longtemps pour le professions pénibles), la somme totale demeurant toutefois la même.
  • Délai pour demander en 2019 un départ à la retraite anticipée : durant la première quinzaine de décembre, tou.te.s les assuré.e.s CPEG de plus de 58 ans recevront un courrier leur indiquant le montant de leurs rentes en cas d’entrée en vigueur au 1er janvier 2020 des mesures structurelles. Le délai pour faire la demande de départ anticipé sera indiqué dans ce courrier.