Ne pas se résigner…

de: Paolo Gilardi, membre du comité de la Communauté genevoise d’action syndicale – Syndicat des Services Publics

Oui le 18 juin à l'initiative «1000 emplois»!

Photo Eric Roset - CGAS

Le titre de l’initiative l’indique: ce sont 1000 emplois d’utilité sociale et environnementale que les collectivités publiques sont appelées à créer si le taux de chômage cantonal dépasse 5%, 800 si le taux est de 4%, 600 pour 3%...

De plus, elle encourage la réduction à 32 heures de la durée de la semaine de travail sans baisse de salaire, pour permettre le retour en emploi de qui en est exclu.

Chômage et pénuries de personnel?

A Genève, dans le secteur des soins, de l’assistance sociale ou dans le développement de l’industrie solaire, les besoins de personnel sont criants alors que, en même temps, les personnes sans travail ou avec des emplois précaires se comptent par dizaines de milliers.

L’initiative «1000 emplois» est un début de réponse à ce paradoxe. Elle est un choix volontariste, celui de répondre au chômage et créer des emplois d’utilité générale, sociale et environnementale.

Dans les année ’50 et ’60 du siècle passé, pour faire face aux besoins de développement de la société, les pouvoir publics avaient promu une politique active avec l’objectif affiché du «plein emploi».

C’est à la création de nouveaux métiers, de nouvelles formations qu’elles s’étaient attelées, avec le Cycle d’Orientation, les soins infirmiers, l’orientation professionnelle, l’Institut d’Etudes sociales… avec, à la clé, des dizaines de milliers d’emplois qui faisaient la fierté de leurs titulaires.

Depuis, l’objectif du plein emploi a été abandonné, les politiques volontaristes se sont inclinées devant les impératifs de rendement: le chômage, le sous-emploi et la précarité frappent.

C’est à des dizaines de milliers personnes, jeunes et femmes en particulier, qu’on ne propose souvent que des emplois passagers, dévalorisants. Confrontées au provisoire, à l’aléatoire, à l’insécurité, elles vivent dans l’impossibilité de faire des projets, souvent dans la perte de l’estime de soi avec des conséquences sur le vivre ensemble.

Pourtant, chômage, sous-emploi ne sont pas une fatalité, tout comme la crise climatique, d’ailleurs. On peut et on doit les combattre. Dès lors, c’est avec le volontarisme, l’activisme d’antan qu’il faut vite renouer.

Un petit pas indispensable

N’y a-t-il pas nécessité de former du personnel et de créer des places de travail dans la santé, dans les transports publics, le solaire?

Avec l’allongement de l’espérance de vie, la prise en charge des personnes se fait, soit par l’entrée en EMS aux frais des familles soit par la prise en charge par les proches, souvent, par des femmes. N’a-t-on pas besoin de personnel à l’IMAD, dans les soins aux proches?

En 25 ans, la population a passé de 400'000 à 500'000 personnes: n’a-t-on pas besoin de plus de personnel pour les crèches, l’aide à domicile, l’enseignement, l’urbanisme, la végétalisation de notre habitat?

Il faut des emplois: pour la santé et l’éducation tout comme pour la rénovation thermique des bâtiments, le développement des énergies renouvelables, des transports publics, de la gestion des déchets, d’une agriculture de proximité et de l’approvisionnement alimentaire.

Et, passer à la semaine de quatre jours sans baisse des salaires ce n’est pas que partager le travail: c’est aussi une meilleure qualité de vie et de santé pour celles et ceux qui en ont un, qui plus est -parce qu’il est utile- valorisant pour qui l’accomplit.

L’initiative «1000 emplois» c’est un petit pas en ce sens.

Voter «Oui», c’est, justement, ne pas se résigner.