Projet de budget de l'Etat de Genève 2023: comme d’hab...

Des mesures... contre le personnel essentiellement!

Eric Roset

Le Conseil d’Etat, fût-il à majorité «de gauche» manque vraiment d’imagination. Comme pour les exercices précédents, c’est principalement sur le dos du personnel qu’il base sa stratégie de «contrôle de l’évolution des dépenses». En effet, des cinq mesures qu’il considère "les plus importantes", trois s’en prennent directement au personnel. Au non versement de l’annuité et au versement d’une indexation moitié moins importante que l’inflation s’ajoute en effet une nouvelle mesure structurelle qui vise à mettre sous pression les salarié.e.s afin de réduire les absences.

Ainsi, à l’heure où l’inflation érode le pouvoir d’achat, où les factures d’électricité vont, comme les primes de l’assurance-maladie, exploser, le gouvernement propose de déroger au mécanisme légal de l’indexation des salaires, et de reconnaissance de l’expérience professionnelle par le biais de l’annuité. Pour chaque membre du personnel, si ce budget est adopté, les pertes de revenu se chiffreront en milliers de francs en 2023. Or, ces pertes se répercuteront sur la suite de la carrière occasionnant des manques à gagner pouvant s’écrire à cinq chiffres.

Les grands gagnants des dernières années

Cette réduction des revenus et du pouvoir d’achat des employé.e.s de la fonction publique s’accompagne d’une volonté du gouvernement de "maintenir des conditions-cadre favorables", c’est-à-dire d’éviter toute mesure fiscale ponctionnant les hauts revenus et les grandes entreprises. Une fois encore, entre la taxation des richesses afin de permettre la réalisation des tâches d’utilité publique et la ponction dans les poches des personnes qui travaillent pour l’Etat, le gouvernement a choisi.

C’est d’autant plus choquant que, même si des mesures fiscales ne sont pas prises, en 2023, les recettes fiscales estimées pour les entreprises et sur les gains immobiliers sont une nouvelle fois attendues à la hausse (+41 % pour les première, +31% pour les seconds). En 2021, alors que la majorité des gens subissaient notamment les effets de la crise du COVID, les grandes entreprises et le secteur immobilier avaient déjà réalisé des bénéfices considérables. La preuve : l'impôt sur les entreprises et sur les gains immobiliers avaient alors explosé, atteignant le demi-milliard!

Et il n’y a pas de doute que le Parlement essaiera de durcir encore cette logique.

Pour gagner, il faut suivre la voie des salarié.e.s des TPG

Toutefois, ce n’est pas parce que le pire est toujours possible, qu’il faudrait accepter le projet de budget présenté par le Conseil d’Etat.

Bien au contraire, c’est par la mobilisation préalable du personnel -c’est-à-dire sans attendre le vote du budget en décembre- qu’il est possible de faire valoir nos raisons et nos besoins. En décidant d’une grève pour les salaires, le personnel des TPG indique la voie à suivre.

Le Syndicat des Services Publics invite le personnel et ses organisations syndicales à s’y engager. Il défendra ce point de vue lors de la prochaine assemblée des délégué.e.s du Cartel intersyndical, demain 20 septembre 2022.

Enfin, le syndicat invite le personnel dès à présent à évaluer les pertes de revenues à l'aide de la calculatrice qu'il a mis sur pied, disponible sur le site www.combientuperds.ch