La profession d’assistant-e-s en soins et santé communautaire ASSC est une des plus jeunes professions de la santé en Suisse. Dans un secteur où les diplômes sont surtout de niveaux HES et universitaire, les ASSC, avec leur CFC, ont dû lutter pour être admis-e-s en tant que professionnel-le-s qualifié-e-s dans les équipes. Les infirmiers et infirmières, et autres professionnel-le-s souvent formés hors de la Suisse, ne sont pas toujours au courant des nombreuses compétences de l’ASSC. «Nous sommes aujourd’hui mobilisé-e-s pour sensibiliser la population au rôle de notre fonction» explique Laurentina Vais déléguée syndicale et ASSC dans les soins à domicile.
Pour exercer leur métier, les ASSC doivent obtenir un droit de pratique , cette obligation permet de protéger les patient-e-s. Comment ? Le droit de pratique permet aux ASSC de refuser de pratiquer des actes non autorisés par leur formation. Sans ce filet, les employeurs, voire d’autre professionnel-le-s, pourraient élargir leur marge de manoeuvre et exiger davantage. C’est dangereux
Devenu-e-s indispensables dans la chaine des soins à l’hôpital, dans les EMS, dans les soins à domicile et dans des institutions sociales, les ASSC du canton de Genève ont déposé une demande de revalorisation de leurs salaires. Cette profession dans les soins cumule des exigences importantes : horaires 7 jours sur 7, parfois 24 heures sur 24, risques psychiques et physiques élevés, grande autonomie et, par conséquent, forcément grandes responsabilités comme la prise en charge de patient-e-s lourdement atteints dans leur santé.
«Les ASSC doivent se battre pour la reconnaissance de leur fonction» s’indigne Laurentina Vais «Nous sommes trop souvent dans l’ombre des autres professions. Nous sommes indispensables mais souvent considéré-e-s comme de simples pions à déplacer selon les urgences».
Depuis 2017, une nouvelle ordonnance de formation professionnelle attribue des compétences supplémentaires pour les ASSC comme celle de changer des perfusions contenant déjà une solution médicamenteuse ou celle de prendre en charge de manière autonome des patient-e-s en situation de crise ou en soins palliatifs. «Ce n’est pas rien ! Une évolution intéressante pour nous» raconte Laurentina Vais «mais nous avons dû nous battre pour obtenir des formations afin de remplir ces nouvelles tâches sans prendre de risques pour la santé de nos patient-e-s» .
L’objectif est de pouvoir fournir des soins de qualité et maintenir un haut niveau de compétence. Avec ces charges supplémentaires, les ASSC ont demandé une revalorisation salariale en conséquence. «Nous avons déposé une demande de revalorisation de nos classes salariales, munie d’une pétition signée par 87 % des ASSC de Genève» précise Laurentina Vais «Monsieur le Conseiller d’État Poggia nous avait promis une réponse avant la fin 2021, mais rien n’est arrivé».
Las d’attendre, les ASSC ont décidé de lancer une première action pour obtenir une reconnaissance de leur profession. Les député-e-s genevois-e-s ont ainsi été accueilli-e-s à l'entrée du Grand Conseil par des ASSC dans le but de les informer de la situation et d'obtenir du soutien de leur part. Les ASSC revendiquent une reconnaissance de deux classes au minimum de l'échelle de traitement de l'État de Genève, soit passer de la classe 10 à la classe 12, et se disent prêt-e-s, le cas échéant, à continuer la mobilisation.