Pourquoi un.e requérant.e d'asile mineur.e non accompagné.e (RMNA) du foyer de l'Etoile (Hospice général) a un taux d'encadrement de 400% inférieur à celui du même jeune qui est à la Fondation de la Jeunesse (FoJ)? Même le service responsable de cette décision, le SASLP (rattaché au DIP) n'a pas su nous répondre!
Pourquoi le DCS et le DIP autorisent-t-ils officiellement cette différence inacceptable? Car il faut mettre à mal toute personne relevant de la demande d'asile (requérant-e ou débouté-e), crédo fondamental de la politique d'asile de la Suisse et de Genève?
Pourquoi les mineur.e.s sont suivi.e.s par des assistant.e.s sociaux.les de la protection des mineurs (SPMi) ayant en charge jusqu'à 60 jeunes et donc ne pouvant pas faire leur travail? Car les économies et baisses d'impôts pour les nantis sont plus importantes que le respect de la Convention des droits de l'enfant?
Pourquoi les jeunes adultes (18-25 ans) sont livré.e.s à elles-mêmes, à eux-mêmes? Car les autorités veulent les voir partir ou s'intégrer par soi-même quel qu'en soit le prix humain pour soi-même?
Pourquoi pour plus de 120 jeunes au total, il n'y a qu'une infirmière généraliste 3 demi-journées par semaine et pas de soignant.e en psychiatrie? Car soigner et seconder un-e jeune coûte trop cher à un canton qui fait 1 milliard de bonus (2021) et dont les 45 communes font en 3 ans 380 millions de bonus ?
Pourquoi ces mineur.e.s et jeunes majeur.e.s sont parqué.e.s au bord d'une semi-autoroute, en zone industrielle, sans espace vert, au milieu du bruit infernal des voitures et camions, sans voisins et isolés de la Cité? Car en politique les symboles – y compris ceux de maltraitance institutionnelle – sont essentiels?
Pourquoi le personnel (assistant, éducateur, intervenant de nuit) est-il en sous-effectifs graves, chroniques et prouvés, allant de fatigue, en stress et en burn out? Car il faut habituer - vacciner... - les salarié-e-s des institutions sociales à être contraint-e-s à faire le minimum et moins et à se blinder contre la souffrance de qui a besoin d'aide?
Pourquoi 70% du personnel de l'Etoile est sous contrat précaire, à l'heure (interim ou CDM), licenciable à tout moment, traité comme un Kleenex que l'on jette après usage alors qu'il remplit des tâches permanentes? Car l'institution d'aide et d'intégration sociale du canton participe à la politique patronale et étatique générale de précarisation des salariés?
Pourquoi la direction de l'Hospice général refuse de négocier, depuis deux ans, avec le personnel et les syndicats, tandis qu'elle diffère constamment le transfert malmené des mineurs de l'Etoile à la Fondation de la Jeunesse ? Car cela permet de jeter le 70% du personnel, qui après ramera pour obtenir un emploi y compris à des conditions moindres, et car plus le transfert tarde plus l'État fait des économies?
Pourquoi y a-t-il eu, en 6 ans, un roulement de 150% du personnel et 7 responsables d'unité (direction du foyer)? Car a été mise en place une gestion des jeunes et du personnel intégrant le stress, le burn out et le découragement à la stratégie RH de banalisation de la souffrance au travail?
Nous demandons:
- que les mineur.e.s de l’Étoile soient clairement informé.e.s sur ce qui va être mis en place avec le transfert et pour quelles échéances
- que la question du futur des jeunes majeur.e.s (18-25 ans) résidant à l’Étoile fasse l'objet d'un traitement spécifique, compte tenu des fragilités sociales et des vulnérabilités personnelles de ces jeunes privé.e.s de leurs familles, de concert avec les milieux associatifs de l'asile et avec les syndicats
- que le personnel de l’Étoile, tous types de contrats confondus, soit transféré ailleurs dans l'Hospice à des postes fixes et aussi compatibles que possible avec ceux occupés actuellement ou soit repris par la FoJ dans les foyers pour (R)MNA lorsque le transfert des mineur.e.s de l'HG à la FoJ aura lieu
- que l'HG et la FoJ ouvrent immédiatement des négociations tripartites (HG + FoJ + représentants du personnel & syndicats) pour ce transfert
- que le nombre d'emplois au foyer de l’Étoile soit adéquatement augmenté à très court terme.
Contact: Camille Cantone, permanente syndicale,
