Fonction publique: il faut aller au-delà de la compensation du renchérissement!

de: Communiqué SSP Genève

Le SSP revendique que les salaires du personnel de la fonction publique et du parapublic soient augmentés de 5% au 1er janvier prochain. Il doit en aller de même pour le niveau des rentes.

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Alors que le projet de budget 2023 de l'Etat de Genève sera présenté dans une dizaine de jours, le SSP estime que les organisations représentatives du personnel doivent dès à présent (se) mobiliser pour aller au-delà d'une simple (bien que nécessaire) revendication autour de l'indexation des salaires.

Le SSP plaide bien sûr pour que toutes les collectivités publiques, au 1er janvier prochain, compensent au moins la hausse du coût de la vie. Une telle revendication est tout à fait raisonnable car il s'agit juste du rattrapage de la perte du pouvoir d'achat importante à laquelle les salarié-e-s sont confronté-e-s.

C’est d'ailleurs partiellement ce qu’a décidé la Municipalité de la Ville de Lausanne, qui a indexé les salaires du personnel depuis le 1er septembre à hauteur de 2,87%.

Entre décembre 2020 et juillet 2022, l’Indice des prix à la consommation (IPC) – qui sert de référence pour mesurer l’évolution du coût de la vie – a progressé de 4,5%. Une telle augmentation n’avait plus été atteinte en Suisse depuis près de 30 ans!

Le SSP estime qu’il est nécessaire d’aller au-delà de la compensation du renchérissement. Tout d’abord, parce que l’IPC sous-estime largement la hausse du coût de la vie. En effet, il ne prend pas en compte l'évolution des primes d'assurance maladie, dont l’augmentation, depuis l’introduction de la LaMal, est exponentielle. Ensuite, parce qu’il est nécessaire, si l’on veut éviter toute perte de pouvoir d’achat, de tenir compte de l’inflation prévisible en 2023. Elle sera du même ordre de grandeur que cette année, si ce n’est pire.

Il est extrêmement probable que les prix des énergies (électricité, gaz, etc.) vont augmenter. Il en est de même pour les loyers tout comme la TVA (+0,4 point). Concernant les primes maladies, il faut là aussi s'attendre à une nouvelle flambée : 5% au bas mot, voire jusqu’à 10%!

Augmentation des salaires de 5%, annuité et création de postes : finançable sans difficulté

Le SSP revendique dès lors que les salaires du personnel de la fonction publique et du parapublic soient augmentés de 5% au 1er janvier prochain. Il doit en aller de même pour le niveau des rentes.

Le SSP tient également à rappeler qu'il défendra le droit à l'annuité pleine et entière pour la totalité du personnel, sans distinction de classe. Il demande évidemment la mise au budget des postes nécessaires à la bonne marche du service public.

Ces revendications sont largement finançables. La situation des collectivités publiques le démontre. L’année dernière, en pleine pandémie, les cantons ont en effet réalisé un excédent cumulé de 2,7 milliards de francs (alors même qu’ils tablaient dans leurs budgets sur un déficit de 2,5 milliards de francs). Le canton de Genève a lui bouclé ses comptes sur un excédent de 49 millions, alors qu'il prévoyait un déficit de 847 millions...

Préparer le bras de fer avec le gouvernement si nécessaire

Le SSP appelle dès à présent à organiser des assemblées sur les lieux de travail et invite toutes les organisations représentatives du personnel à prévoir une première journée de mobilisation mi-octobre 2022.

Des mesures de lutte énergiques seront nécessaires pour obtenir gain de cause sur nos légitimes revendications. Il faut les prévoir dès à présent. Il n'y a rien à attendre d'un budget qui sera élaboré en défaveur du personnel et de la population. D'abord parce que le contexte politique et économique national et international est particulièrement tendu (guerre en Ukraine, crise énergétique, inflation, risque possible d'une nouvelle vague COVID) et qu'il servira de prétexte à l'austérité. D'autre part parce qu'il n'y a rien à attendre d'un gouvernement dont l'attitude se réduit soit à faire preuve d'un silence complice, soit à démontrer de manière décomplexée sa franche hostilité vis-à-vis de la fonction publique. En témoigne le projet LPAC qui vise, s'il est adopté, à faciliter les licenciements et à réduire les mesures de protection du personnel. Projet que le Syndicat combattra également avec
détermination.