Le parascolaire se bat pour sa reconnaissance

de: Interview Services Publics

Les animatrices et animateurs parascolaires du Groupement intercommunal pour l’animation parascolaire (GIAP) revendiquent un horaire continu et la revalorisation de leur fonction. Questions à Sabine Furrer, secrétaire syndicale au SSP – Région Genève

Photo Eric Roset

En quoi consiste le travail des animateurs-trices parascolaires ?
Sabine Furrer
– Ils et elles s’occupent de l’accueil et de l’encadrement d’enfants de 4 à 12 ans, hors du temps d’enseignement quotidien, dans les écoles publiques. À midi, ce personnel encadre et mange avec les enfants; l’après-midi, il prépare et participe aux activités d’animation.

Fin 2020, une pétition lancée par les syndicats SIT et SSP demandait une indemnisation de 9 francs par repas. Où en est-on ?
En raison de la pandémie, les repas pour les animateurs-trices ont été supprimés, alors que leur prise en commun avec les enfants fait partie de leurs obligations. Le personnel doit désormais rester à table avec les enfants, mais n’a plus le droit de manger. Ce changement pèse sur le budget de ces salarié-e-s au revenu modeste. D’où notre demande d’indemnisation. Le GIAP n’est pas entré en matière, mais les syndicats ne lâchent pas l’affaire. Nous considérons que l’indemnité de repas est due.
Pour 2020, le GIAP a versé une prime « Covid » exceptionnelle de 200 francs. C’est un premier pas, qui reste insuffisant. Nous venons d’apprendre que le GIAP a décidé de verser une seconde prime en 2021, dont le montant n’a pas encore été articulé. C’est une petite victoire syndicale: sans notre pétition, il n’y aurait pas eu de primes.

Le personnel revendique un horaire continu…
Les horaires coupés sont problématiques, car l’amplitude horaire rend difficile la conciliation entre vie privée et vie professionnelle. Pour celles et ceux qui souhaiteraient, par nécessité, prendre un second emploi, cela devient presque impossible.
Les animateurs-trices parascolaires ne bénéficient pas de suffisamment de temps pour préparer les activités ou les autres tâches inhérentes à leur fonction. L’horaire continu leur permettrait d’avoir des taux d’occupation plus attrayants et de ne plus devoir travailler sur leur temps libre.
Il est temps d’allouer à ces professionnel-le-s les moyens nécessaires à leur mission éducative !

Il demande aussi une revalorisation de la fonction…
La profession d’animateur-trice parascolaire est majoritairement féminine. Lors de la grève du 14 juin 2019, ce personnel a rédigé un cahier de revendications dans lequel il relevait que la profession pâtit de la dévalorisation des métiers dit féminins, moins payés et moins valorisés socialement. La profession d’animateur-trice parascolaire requiert des compétences dans des domaines multiples: pédagogie, communication, gestion du stress et des émotions, créativité, gestion des conflits et suivi du développement de l’enfant. Ces compétences ne sont pas reconnues.
Les exigences augmentent, mais les moyens manquent. La mission du parascolaire est pourtant essentielle à la société. Le personnel déplore cette absence de reconnaissance et demande une revalorisation de sa fonction.
Dans cet objectif, une assemblée du personnel sera organisée le 27 avril prochain.