Des postes attendus passent donc à la trappe, notamment dans le secteur social (protection de l’enfance, handicap, aide sociale). Si l’on parle très justement de l’énorme travail fourni et que continue de fournir le secteur de la santé face à la cinquième vague, l’un des secteurs souvent oubliés, et lui aussi mis à rude épreuve ces dernières années, est bien le secteur du travail social. Les soignant.e.s sont touché.e.s par les effets sanitaires de la crise, les professionnel-l-e-s du travail social ont pour leur part été confronté.e.s aux effets sociaux de la crise (précarité, violence, enfance et jeunesse, pauvreté, etc.). Il en va de même avec le secteur de l’enseignement qui doit gérer des situations de plus en plus problématiques sans moyen supplémentaire.
C’est donc une véritable gifle que les député.e.s ont asséné hier soir à ceux et celles qui depuis deux ans s’épuisent au travail pour permettre aux plus précaires, aux plus fragiles, aux malades, aux mineur.e.s, de simplement faire face aux conséquences de la crise.
Depuis des mois, le SSP tente de faire entendre au Conseil d’Etat que les réformes qu’il mène avec tant d’ardeur, sans comparaison avec les autres cantons romands, (par exemple la LPAC, le projet d’APG ou G’Evolue qui comme Score continue de bloquer des revalorisations, etc.) sont perçues comme une sanction par le personnel au front, quel que soit le secteur.
Par ailleurs, comme le réclamait depuis des semaines l'ensemble des organisations représentatives du personnel, il aurait été de bon ton de retirer les trois projets de lois sur les caisses de pension (fonctionnaires, police et TPG) avant qu’ils se voient bottés en touche hier par le Grand Conseil. Mais dans son obsession anti-fonctionnaire, le PLR et sa représentante Madame Fontanet, ont défendu jusqu’au bout ces trois projets de loi, des projets purement idéologiques qui ont pour objectif de briser, par étape, les retraites de tous les corps de métier du service public. Cette fois-ci, leur offensive stratégique se doublait d’une profonde mesquinerie puisqu’il s’agissait de ne s’attaquer qu’aux futur.e.s engagé.e.s, divisant ainsi le personnel entre générations.
Le projet de démantèlement des retraites est le projet phare du PLR depuis plusieurs années. Il y a donc tout lieu de penser que de nouvelles tentatives de réformes seront engagées dans les mois/années à venir.
Compte tenu de l’absence des postes, dont la responsabilité est à imputer au gouvernement d’abord, du refus d’indexer les salaires, du maintien du projet visant à supprimer la prime de gériatrie, de l’attitude du gouvernement qui mène au pas de charge des réformes globalement hostiles au personnel, le SSP étudie actuellement la possibilité de suspendre toute participation aux différents processus de discussion/négociation en cours avec le gouvernement, ce dernier s’étant avéré hier soir pour ce qu’il est: tout sauf un interlocuteur. Une décision à ce propos sera prise lors de la prochaine réunion des instances du SSP
Par ailleurs, le SSP appelle le Cartel à organiser sans tarder une assemblée du personnel, personnel qui devra décider, compte tenu des circonstances et de l’augmentation préoccupante de la charge de travail, de nouvelles mesures de lutte.
Le SSP n’entend pas attendre la rentrée 2022 pour préparer la mobilisation. En effet, si l’annuité est versée pour 2022, elle ne le sera pas pour l’année suivante. De surcroit, aucun poste n’étant créé cette année, il en faudra des milliers l'année prochaine. Autant de bonnes raisons de commencer dès à présent à se mobiliser et à mobiliser les collègues dans tous les secteurs. En ce sens, le SSP invite le personnel, service par service, à établir et faire connaitre publiquement ses besoin et, si nécessaire, à prendre des initiatives de lutte.