A propos des rémunérations des dirigeant.e.s des établissements publics autonomes

de: Communiqué SSP Région Genève

L’augmentation du salaire du directeur des HUG, augmentation à laquelle il a renoncé seulement après qu’elle a été médiatisée, a relancé le débat sur le niveau des rémunérations des dirigeant.e.s des établissements publics autonomes.

A défaut de se situer sur l’échelle de la grille salariale applicable à tout le personnel de la fonction publique cantonale, les montants des rémunérations versés à ces dirigeant.e.s, outre qu’ils ne sont ainsi pas accessibles à l’ensemble de la population, ne sont en conséquence pas plafonnés. Les niveaux atteints pas ces salaires, portés à la connaissance du public dans un article de la presse locale dans son édition des 20 et février 2021, sont indécents. Ils le sont d’abord en comparaison de ceux perçus par le personnel des établissements publics concernés qui œuvre, au quotidien, pour satisfaire aux besoins et aux attentes de la population dans des conditions souvent dégradées. Rien ne peut justifier, au moment où la progression salariale du personnel de la santé est bloquée, que le salaire du directeur des HUG passe de CHF 380’000.- à 450’000.-.

Les niveaux de ces salaires sont indécents pour une autre raison encore. Ils visent en effet à rémunérer des dirigeant.e.s qui n’ont pas pour mission, en particulier dans le secteur de la santé, de construire ou de développer des politiques et des services publics utiles à toutes et tous mais au contraire de les déconstruire et de les saper de l’intérieur en substituant au bien commun des exigences budgétaires, synonymes de restrictions et de coupes, voire de contraintes administratives absurdes et chronophages. Ce travail de sape, pour qu’il porte ses fruits, s’accompagne d’une gestion du personnel adaptée à cette mission : la gestion par objectifs et son corollaire, l’évaluation individuelle des performances. Cette gestion, qui implique une forte individualisation des rapports de travail et des contrôles à outrance, a aussi pour graves conséquences, nous en sommes le témoin comme syndicat, une forte pression exercée sur le personnel sommé de travailler toujours plus avec toujours moins et, trop souvent, de la peur. L’argent public ne devrait pas servir à récompenser celles et ceux qui mettent en œuvre de telles politiques.