Le 26 septembre 2019, les assistantes et assistants administratifs (ASA) de l’Institut genevois de maintien à domicile (Imad) déposaient une pétition auprès de leur direction. Ils et elles y dénonçaient un projet pilote leur retirant une partie substantielle des tâches assumées jusque-là, tout en modifiant la composition des équipes. Les salarié-e-s concerné-e-s craignaient aussi des suppressions d’emplois et une baisse de salaire. « On a l’impression que la direction veut jeter les ASA à la poubelle », témoignait alors une salariée.
Appuyé-e-s par le SSP, les ASA demandaient l’ouverture de négociations, la garantie de leurs emplois, de leur rémunération ainsi que la définition d’un nouveau cahier des charges.
Une année après, rien n’a bougé. Face aux interrogations et aux propositions des ASA, qui ont planché de leur côté sur un nouveau cahier des charges, la direction botte en touche et cultive l’opacité. En parallèle, elle étend le projet à de nouvelles équipes. Sur le terrain, la préoccupation monte. Questions à Sabine Furrer, secrétaire syndicale en charge du dossier.
Comment le travail des ASA a-t-il évolué depuis l’introduction du projet-pilote en 2019 ?
Sabine Furrer – La tâche organisationnelle principale des assistantes et assistants administratifs (ASA) est de planifier les visites des soins de base et de l’aide pratique. Cela comporte de nombreux contacts avec les usagers et le personnel. Cette fonction a été retirée aux ASA pour être confiée à deux infirmières coordinatrices. Aujourd’hui, les ASA ne réalisent plus que certaines tâches administratives. Leur expertise professionnelle n’est pas reconnue, ce qui est très difficile à vivre pour les personnes concernées.
Une des revendications principales des assistant-e-s était la mise sur pied d’un nouveau cahier des charges. Qu’en est-il ?
Rien n’a bougé. En assemblées générales des ASA, qui ont connu une participation importante, nous avons travaillé sur la question et remis un projet de cahier des charges à la direction. Celle-ci ne nous a jamais donné de nouvelles. Ensuite, elle a mis sur pied deux groupes de travail, regroupant des personnes issues des « projets pilotes », sur la question. Les deux ont fait long feu.
La semaine dernière, la direction a annoncé qu’elle mettra sur pied de nouveaux groupes de travail, organisés par thématique, et qu’il y aura un nouveau chef de projet. Mais on a l’impression que le cahier des charges des ASA n’est pas central pour elle. Quand on lui pose une question sur le thème, elle répond à côté.
Des négociations sont-elles en cours ?
Aucun dialogue, aucune négociation ne sont prévus. La direction ne fait preuve d’aucune transparence. Elle refuse même de nous soumettre le bilan intermédiaire du projet pilote, réalisé en novembre dernier. On nous a uniquement remis le document power-point présenté au Conseil d’administration (CA) de l’Imad. Si le CA se contente d’un document aussi creux, il y a de quoi s’inquiéter.
On nous a certifié qu’il n’y aura aucun déclassement des ASA, ni licenciement. Mais les postes des assistants-es qui sont parti-e-s n’ont pas été renouvelés. Aujourd’hui, l’Imad engage des ASA en contrat à durée déterminée (CDD), qu’elle ne renouvelle pas à échéance. Tout cela trahit une intention de diminuer encore les postes.
En parallèle, la direction a décidé d’élargir le projet-pilote à dix équipes – jusqu’à aujourd’hui, il était limité à quatre équipes. Le processus, pourtant destructeur pour le personnel, va de l’avant !
Qu’allez-vous faire dans ce contexte?
Les ASA ont une expérience, un savoir-faire professionnel. Ils doivent être reconnus à leur juste valeur. Face à la posture scandaleuse de la direction, nous continuerons à nous battre pour qu’ils et elles puissent faire leur travail correctement.
Dans l’immédiat, nous ferons un bilan de la situation au cours d’une assemblée générale du personnel, qui aura lieu le 2 septembre. Nous y déciderons de nos prochaines actions.