La pandémie du Covid19 n’est plus une chimère. Elle frappe la Suisse de plein fouet. D’ailleurs, elle ne s’arrête pas aux frontières des Etats, ni des cantons. Pourtant, le Conseil fédéral et le Conseil d’Etat genevois se refusent encore aujourd’hui à ordonner un confinement de la population.
Or, la situation ne cesse d’empirer. Des mesures drastiques sont ou ont été prises dans les pays voisins ou au Tessin. A Genève, pour l'instant, seules les écoles ont été fermées. A l’heure de rédiger ces lignes, la ville de Genève envisage cependant de fermer les bars et les restaurants. L’Autriche interdit de son côté les rassemblements de plus de cinq personnes !
Les messages de prudence invitent chacun-e d’entre nous à éviter les contacts et la promiscuité. A l’extrême opposé, les dernières communications de la hiérarchie ne proposent aucune mesure de protection au personnel et lui ordonne de retourner au travail, comme à l’accoutumé. En somme, d’un côté on nous prie d’être prudent pendant nos jours de repos, de l’autre on nous ordonne le retour à notre poste de travail comme si de rien n’était pendant la semaine.
Le personnel du SPMi est donc consciemment exposé à cette pandémie, d'autant plus dans un open space. Alors que les rassemblements de plus de 100 personnes sont interdits, les quelques 150 salarié-es (dont de nombreux parents, essentiellement des femmes, qui doivent trouver des solutions de garde sans risquer la santé des ainé-es) seront présent-es dans le bâtiment dès aujourd’hui lundi. Ils et elles fréquenteront les mêmes couloirs, utiliseront les mêmes WC, toucheront les mêmes portes, prendront les mêmes ascenseurs. De surcroît, ils et elles se déplaceront pour la plupart en transport public pour rejoindre leur travail, accroissant encore les risques de contamination, et par effet domino, surchargeant d’autant le travail exemplaire mené par des milliers de soignant-es à travers le pays.
C’est donc non seulement inconscient mais c’est un risque énorme que le département fait peser sur la santé de son personnel. Et dire que depuis des mois, il claironne à qui veut l’entendre son message sur l’importance que la santé du personnel revêt à ses yeux...
A situation exceptionnelle, mesures exceptionnelles !
La délégation du personnel exige sans tarder:
- la mise en place du service minimum au SPMi de la même façon qu’il est mis en œuvre durant les fêtes de fin d’année. Ce service minimum doit être reconduit aussi longtemps que les écoles sont fermées.
- si des permanences sont organisées par groupe, que des indications claires soient rédigées pour le personnel afin qu’il sache où les enfants en danger dans leur développement doivent être placés. Il semble raisonnable de penser que les hospitalisations sociales ne constituent pas une option du tout en ce moment. Il faut également des réponses concernant les possibilités (ou non) de placement chez l'ensemble des prestataires externes.
- que la direction s’engage à ce qu’aucune heure ne soit déduite des heures supplémentaires ou prise sur des vacances
- que la direction communique rapidement la situation aux partenaires ainsi qu’aux familles suivies par le Service.
La santé du personnel doit passer avant tout autre considération !
La délégation du personnel du SPMi – Syndicat des services publics – Syndicat interprofessionnel des travailleuses et travailleurs