Vendredi 8 novembre, le Conseil d’Etat genevois diffusait un message à l’ensemble de ses collaboratrices et collaborateurs. Il y annonçait qu’il présenterait aux associations du personnel, le 13 novembre, un protocole d’accord sur la nouvelle grille des salaires de la fonction publique et parapublique (Score). Cette présentation devait être suivie, dans la foulée, de séances d’information au personnel. Les syndicats disposeraient de deux mois et demi pour se prononcer sur ce projet, soit jusqu’au 31 janvier 2020. Le calendrier gouvernemental prévoyait ensuite une reprise des travaux au Grand Conseil au premier trimestre 2020, pour une mise en œuvre de la nouvelle grille salariale le 1er juillet 2021.
Le SSP, le SIT et le Cartel intersyndical dénonçaient immédiatement une décision précipitée, les négociations sur le projet n’ayant même pas encore commencé et Score demeurant, à leurs yeux, un projet extrêmement opaque. Le Conseil d’Etat ayant indiqué seulement « une éventuelle prise en compte de l’avis des organisations représentatives du personnel », les syndicats critiquaient aussi son mépris à l’égard des associations représentant les salarié-e-s.
Le 5 novembre, une assemblée générale de la fonction publique se penchait sur la question. Dans une résolution, les salarié-e-s présent-e-s revendiquaient la suppression de toutes les séances d’information prévues par l’Office du personnel de l’Etat et l’employeur pour les personnels de la fonction publique, ainsi que l’ouverture de négociations sur l’ensemble des textes proposés, ce dès le 13 novembre. En parallèle, la résolution donnait pour mandat au Cartel intersyndical de signifier au Conseil d’Etat le mécontentement de la fonction publique face à la nouvelle échelle de traitement prévue par SCORE. Elle annonçait aussi la tenue d’une mobilisation le 5 décembre.
Sous pression, le Conseil d’Etat a décidait de reculer. Mercredi 6 novembre, dans un mail envoyé à toutes et tous les employé-e-s, il annonçait qu’il reportait sa présentation de la nouvelle grille salariale. « Nous pouvons nous permettre de prendre encore trois ou quatre mois, sachant que ce projet a un lourd historique derrière lui. Il faut aujourd’hui se donner toutes les chances d’obtenir un soutien le plus large possible » indiquait Nathalie Fontanet, ministre des Finances.
Les syndicats dénoncent depuis plusieurs mois Score comme étant un projet opaque, qui tend à augmenter les salaires en haut de l’échelle, tout en abaissant les bas revenus. Affaire à suivre.