Soutien à la lutte des nettoyeuses-eurs d’ONET

de: Corinne Béguelin, Secrétaire syndicale

Solidarité avec les travailleuses et travailleurs d'ONET, en grève depuis le 11 février.

photo Eric Roset

Déjà 38 jours de grève de ces femmes et hommes travaillant souvent dans l’ombre dans des conditions indignes de travail, car ne leur permettant pas de vivre correctement. Les plannings constamment modifiés et le nombre insuffisant d’heures de travail, les bas salaires, ne permettent pas aux travailleuses-eurs d’ONET de vivre correctement. Nous dénonçons fermement cette situation et soutenons le mouvement, comme la fait le personnel de la Ville de Genève, lors d’une Assemblée générale du 28 février 2019.

La résolution du personnel de la Ville de Genève du 28 février demande notamment :
• La ré-internalisation de tous les nettoyages en Ville de Genève et la fin de toute externalisation.
• L’engagement du Conseil administratif à faire respecter les conditions de travail du personnel d’ONET et la réintégration du personnel licencié à tort.
• Le contrôle systématique du respect des conditions de travail lors des marchés publics sous peine d’exclusion des entreprises.
Les résolutions du personnel de la Ville de Genève ne sont pas traitées prioritairement par le Conseil Administratif, ce que nous déplorons et donc à ce jour aucune réponse nous nous a été donnée.

Une mise en concurrence des travailleuses-eurs malsaine
Au nom du sacro-saint principe de la liberté du commerce et de l’industrie, qui inclut la liberté de concurrence, il n’a pas été possible d’imposer un salaire minimum à 25 francs de l’heure, comme l’a déjà tenté la magistrate Madame Salerno depuis 2011, démarche qui a été déboutée par la justice. Le problème des conditions précaires des nettoyeuses-eurs revient par la grande porte, celle de la grève, et montre que la précarité s’accentue par le jeu de la concurrence, les entreprises n’ayant pas assez d’heures pour garantir des salaires corrects, en plus du tarif horaire qui se colle au minimum de la convention collective du secteur.

La seule solution, une réinternalisation des tâches
Nous le constatons régulièrement, dès que des tâches, ou une partie d’un secteur public sont privatisés, les conditions des travailleuses-eurs sont péjorées. C’est le cas du nettoyage, mais également celui des chauffeurs poids-lourds lorsqu’ils reprennent des tâches de l’Etat. La tentative d’imposer des salaires plus haut s’est soldée par un échec, reste donc la réinternalisation.

Une immense reconnaissance à celles et ceux qui ont le courage de s’opposer à leur employeur
Nous continuons à soutenir ce mouvement courageux et exemplaire et demandons que des solutions soient rapidement trouvées.

Communiqué de presse du 19 mars 2019